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jeudi 6 janvier 2011

32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle à Tillabéry : plus que onze (11) lutteurs invaincus

La 32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle se poursuit à l’arène des jeux traditionnels Naroua Sannou de Tillabéry. La compétition se déroule, depuis son ouverture en présence du Ministre en charge du secteur de sport et de la jeunesse, le Général de Brigade Mai Manga Oumara, du Gouverneur de la région de Tillabéry, du chef de canton de Sakoira, parrain de cette édition, des cadres régionaux et de nombreux invités venus pour la circonstance.

Hier mardi, 4éme journée du championnat, il a été enregistré dans la matinée les rencontres Agadez-Tillabéry, et Maradi-Dosso. A l’issue de la 1ère confrontation, Agadez a perdu face à Tillabéry 4-5 et un (1) nul partout. Laminou Maidanba, le seul invaincu d’Agadez et champion en titre sortant, a pu tirer son épingle des jeux, de même que Aboubacar dans Bouzouwa, lui aussi, seul espoir invaincu de la région de Tillabéry, est passé.

Les engagements entre Maradi et Dosso ont produit les résultats suivant : Maradi 3 et Dosso 5 avec un match annulé de chaque côté pour cause de combat truqué entre Maman Issa et Tidjani Ousmane. Maradi garde son seul invaincu du nom de Oumarou Bindigao, redoutable lutteur bien connu des inconditionnels des arènes. Dosso continue de surprendre avec toujours trois invaincus en course pour le sabre : Halilou Soumaila, Idé Baragui et Boubé Boureima. Dans l’après-midi d’hier, il y a eu la confrontation tant attendue par les spectateurs entre les lutteurs de Zinder et de Tahoua, partie à l’issue de laquelle Tahoua l’a remporté face à Zinder au score de 7 victoires contre 2 et un (1) match nul.

La 2ème confrontation a mis aux prises les lutteurs de Niamey à ceux de Diffa. Verdict : Niamey 6, Diffa 4. A la fin des ces combats de cette 4éme journée, il ne reste que 11 lutteurs qui n’ont pas encore mordu le sable. Lors de la troisième "journée des compétitions, lundi dernier, le 1er combat avait opposé Dosso à Zinder, engagement à l’issue duquel les deux équipes se sont quittées sur un match nul et 5 victoires partout. Mais 5 invaincus étaient supprimés de la liste des prétendants au titre de champion national : deux de Zinder et 3 de Dosso.

Dosso qui avait 6 se retrouve avec 3 et Zinder qui a 4 se contente de deux parmi ceux-ci Alio Salaou qui a difficilement échappé devant Inoussa Oumarou. Ce combat a beaucoup impressionné les amateurs de la lutte présents lundi matin lorsque Inoussa a pris le pied d’ALio Salaou mais sans succès, car Alio pour prendre le pied de son adversaire et l’envoyer à terre. Un autre affrontement qui a été acclamé est celui qui a mis aux prises Halilou Soumaila, favori de Dosso, à Mourtala Sani.

Le combat a mis du temps mais, fin technicien Halilou a surpris son adversaire pour finalement l’envoyer à terre. La suite de la rencontre du matin est celle qui a opposé Niamey à Tillabéry et où une foule immense et enthousiaste était présente, et ceci dans le but de conduire la région hôte à une éclatante victoire. Chacune de deux régions comptait sur un seul partant à la course au sabre et, fort bien peut-on dire, tous ont pu tirer leur épingle du jeu. Les affrontements ont enfin abouti à un match nul 5 contre 5.

Le match de la soirée a en outre opposé Agadez-Diffa. Au cours de cette rencontre Diffa a battu Agadez par 6 victoires à 4. L’on notait à l’issue de cette rencontre la qualification du champion en titre qui a terrassé son adversaire sans perdre du temps. Le dernier combat de la soirée, Maradi-Tahoua, était un vrai derby connu de tous. Ces deux régions ont toujours fait trembler les arènes avec, si on remonte dans le passé, de redoutables lutteurs comme Kantou, Kadadé, Commando, Labo Mai Kafo et autres. N’eut été vraiment les contestations, réclamations et l’incident d’agression physique sur un lutteur de la région de Maradi, on pouvait dire que la rencontre à l’issue de ce derby, a répondu aux attentes des spectateurs car 3 invaincus de chaque équipe ont été écartés de la course avec les grands favoris comme le vice-champion Mahamadou Annafi, et le taureau de l’Ader Harouna Abdou qui a assisté à un match nul devant son challenger de 2007 à Agadez Issa Dan Gawaro en demi finale .Un combat qui a beaucoup duré et qui s’est finalement soldé par victoire de Harouna Abdou.

Mais lundi après-midi à l’arène de Tillabéry, cette fois-ci Issa Dan Gawaro a su maîtriser la masse impressionnante, incomparable de Harouna Abdou le coriace. Ce qui finalement a débouché sur un nul après 15 mn de combat sans victoire. La rencontre a pris fin en faveur de Tahoua, 6 victoires à 2 plus deux matchs nuls. Toujours lundi 3éme journée des compétitions, le jury a proclamé le résultat du concours du meilleur accoutrement de lutteurs. Le 1er prix a été décerné à Yahaya Kaka de Tahoua, le 2ème revient à Ari Kaboulayé de Diffa tandis que le 3ème était décroché par Salissou Kantou de Maradi.

Ces genres d’initiatives ont continué avec la compétition d’incantation, ce chant ou appel de combat, de guerre, que le lutteur lance, chantonne dans les arènes de lutte. Ces sont là des initiatives qui entrent aussi dans la préservation et la revalorisation de nos valeurs culturelles. C’est ainsi que le 1er prix de la meilleure incantation a été remporté par Issa Gazagourou ; le 2èmé par Maman Mainassara de Dosso, et le troisième par Issa Guidonia d’Agadez. Hier matin a été aussi lancé le prix de la danse des lutteurs, dans cette même optique des richesses dont renferme la lutte traditionnelle.

Issaka Saïdou, envoyé spécial

22 décembre 2010Publié le 22 décembre 2010source : Le Sahel

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32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle à Tillabéry : la Fénilutte décide de sévir contre les combats arrangés, truqués

« Tout lutteur qui fait semblant de lutter pour s’en sortir sans avoir combattu ou pour donner la victoire à son adversaire dans le cadre des arrangements qu’ont l’habitude de faire les joueurs et ou les régions, sera disqualifié et interdit à jamais des arènes du Niger et ne percevra pas non plus les 100.000 FCFA de récompense promise à chaque athlète titulaire à la fin de cette 32ème édition Tillabéry 2010.

A partir de cette année les autorités compétentes ont mis tous les moyens possibles afin de revaloriser la lutte traditionnelle. Aussi, il n’est plus question d’accepter certains comportements qui dénaturent l’essence de la lutte traditionnelle. Les spectateurs paient leur argent pour venir observer des combats de qualité et non de tricherie ou d’enragement. Des instructions fermes ont été données à la table technique pour analyser les combats. Cela fait aujourd’hui 32 ans que nous luttons dans les arènes de ce pays, et on ne peut pas nous tromper sur les ‘’vrais-faux » combats ; et nous allons sévir.»

Hier en levée, de rideau sur la poursuite des combats entrant dans le cadre de la 32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle qui se déroulent du 17 au 26 décembre 2010 à l’arène des jeux traditionnels Naroua Sannou de Tillabéry, le président de la Fédération nigérienne de lutte traditionnelle a été on ne plus clair. La lutte traditionnelle doit retrouver ses lettres de noblesse.

Avant ces informations et cette mise en garde du patron de la Fénillutte, c’est le Gouverneur de la région de Tillabéry qui était intervenu par rapport à un malheureux incident qui a été enregistré lundi soir à l’issue des combats entre les lutteurs de Tahoua et ceux de Maradi où un lutteur de Maradi, en la personne de Natabawa, a été physiquement agressé par un autre lutteur de Tahoua jusqu’à ce que l’agressé passe la nuit à l’hôpital régional de Tillabéry et parce que l’agresseur était mécontent de la façon dont s’est déroulée la compétition entre les deux équipes à l’issue des deux confrontations émaillées d’erreurs de jugements entre Maman Labo de Maradi (déjà tombé) et Mahamadou Anafi un espoir de Tahoua invaincu mais qui a finalement chuté à l’issue de cet engagement plein de rebondissements.

Le deuxième combat fut entre Issa Dan Gawaro de Maradi, invaincu, et Harouna Abdou de Tahoua, invaincu aussi et tous deux des espoirs de leur région respective et qui, finalement, se sont éliminés à l’issue du temps réglementaire et donc ne pouvant plus prétendre à la course au sabre. «Nous ne voulons plus de ce genre de comportement ni ici à Tillabéry, ni dans aucune autre région du Niger. Nous n’acceptons pas qu’on vienne salir l’esprit de la lutte traditionnelle, qu’on vienne salir une édition qui était si bien partie», a averti le Gouverneur de Tillabéry, le Colonel Ibrahim Bagadoma.

A l’ouverture de cette édition, toutes les interventions des autorités ont mis l’accent sur la signification, l’esprit de la lutte traditionnelle qui est la cohésion sociale, a poursuivi le Gouverneur de Tillabéry relayé dans ce sens par la chefferie traditionnelle de la région qui a aussi pris la parole à ce sujet. « S’il y a erreur de la part d’un arbitre ou du jury, la lutte à ses textes, il suffit de s’en référer mais personne n’a le droit de se faire justice soi-même», ont notamment souligné les interventions. La fête de Tillabéry est donc partie pour être belle. Ne la gâchons pas car comme le dit un des nombreux messages en rapport avec la lutte traditionnelle et que du reste on peut lire à la devanture de presque toutes les arènes du Niger, «champion qui que tu sois nous te soutiendrons, car la victoire est avant tout nigérienne, nationale ».

Issaka Saïdou, envoyé spécial

22 décembre 2010Publié le 22 décembre 2010source : Le Sahel"